12.

En ces premiers jours du mois d’avril 1794, note un bourgeois parisien, « il fait de la pluie et chaud, et après des bourrasques, le ciel lavé est d’un bleu étincelant. Tous les arbres sont en fleurs et tous les jardins et tous les arbres non fruitiers sont en feuilles. Il y a bien des années qu’on n’a vu l’année si avancée. »

Jamais mois qui commence n’a si bien porté son nom révolutionnaire, germinal.

 

Et pourtant les citoyens, au lieu d’être à l’unisson de la légèreté vivace de ce printemps joyeux, sont mornes.

Un indicateur de police rapporte au Comité de sûreté générale qu’à l’annonce de l’arrestation de Danton, de Camille Desmoulins et de leurs amis, on dit dans la queue qui s’allonge devant une boulangerie :

« Marat a été bienheureux d’être assassiné car il aurait été guillotiné comme les autres. »

Il y a quelques jours Hébert et les Cordeliers ont été décapités, et demain, qui peut en douter, Danton et les siens le seront.

 

Et quels autres encore, après ceux-là, seront livrés à la « vengeresse du peuple », et, col de la chemise déchiré, cheveux coupés, seront attachés sur la planche, offrant leurs nuques dénudées au « rasoir national », à l’« aimable guillotine », à la « main chaude » ?

On ne prononce pas ces commentaires et ces questions à haute voix. On les chuchote.

On craint les mouchards, les indicateurs, de plus en plus nombreux, car le Comité de salut public a décidé de créer son Bureau de police, et les membres du Comité de sûreté générale sont ulcérés de cette encoche dans leurs prérogatives, la police intérieure précisément.

Ils soupçonnent les membres du Comité de salut public de vouloir instaurer une dictature, qui serait celle de Maximilien Robespierre.

Et même au sein du Comité de salut public, on s’inquiète de la suprématie de fait de l’incorruptible.

Carnot, dans un rapport à la Convention, déclare le 1er avril (12 germinal) :

« Malheur à une République où le mérite d’un homme, où sa vertu même serait devenue nécessaire. »

C’est Robespierre qui, à l’évidence, est visé.

 

Rares sont ceux qui ont le courage de Carnot.

Partout, dans la me comme dans les sections sans-culottes, dans les Comités, et à la Convention, tout le monde se méfie, rentre la tête dans les épaules, tremble.

 

Les députés, fascinés, ont écouté Saint-Just lire à la tribune de la Convention le rapport qui doit se conclure par le vote du décret d’accusation contre Danton et Camille Desmoulins.

Les mots tombent comme autant de couperets, mais la voix est légère, accordée à l’élégance presque féminine de Saint-Just qui, d’un mouvement de la main droite, accompagne ses formules les plus tranchantes.

Chaque conventionnel sait qu’au bout du discours, et du vote du décret, la mort seule est offerte.

Et Saint-Just le reconnaît :

« Il y a quelque chose de terrible dans l’amour de la patrie, dit-il, il immole sans pitié. »

 

Le portrait que Saint-Just dresse de Danton et des dantonistes est impitoyable.

Danton a été, dit-il, le protégé de Mirabeau, ce « personnage affreux ». Il était aux côtés de Dumouriez, le traître, le déserteur. Il a cherché à sauver les Girondins. Il a fait l’apologie des hommes corrompus dont il a été le complice.

« Méchant homme, Danton a comparé l’opinion publique à une femme de mauvaise vie. Il a dit que l’honneur était ridicule, que la gloire et la postérité étaient une sottise. Et ces maximes devaient lui concilier l’aristocratie. »

« Je suis convaincu, martèle Saint-Just, que cette faction des Indulgents est liée à toutes les autres, qu’elle fut hypocrite dans tous les temps, vendue d’abord à la nouvelle dynastie. » Danton a été le complice de feu le ci-devant duc d’Orléans. Et la voix de Saint-Just devient plus aiguë pour conclure, la main droite soulignant toujours d’un mouvement vif chaque mot :

« Que tout ce qui fut criminel périsse : on ne fait point de République avec des ménagements, mais avec la rigueur farouche, la rigueur inflexible envers ceux qui ont trahi. »

 

Beaucoup de mots, une forte conviction, mais peu de preuves. Et cependant, le décret d’accusation est voté.

On a joint à Danton et à ses amis des corrompus, des financiers étrangers, et on a fait de Fabre d’Églantine l’accusé principal, comme si ce fripon était le cœur de la faction des Indulgents.

Cet homme de quarante-quatre ans, qui fut jeune poète, comédien ambulant – comme Collot d’Herbois –, auteur de théâtre, d’une opérette, qui laisse un refrain, « Il pleut bergère », a été un médiocre traîne-misère que la Révolution « pousse » aux premiers rôles.

Il appelle au massacre, en septembre 1792.

Il s’enrichit. Il devient munitionnaire, vendant à l’armée à gros prix des souliers qui s’usent en une journée. Et c’est cet homme-là que Danton, devenu ministre de la Justice, a choisi comme secrétaire, le plaçant aux côtés de Camille Desmoulins, secrétaire général du ministère.

Fabre est l’un des rouages de l’affaire de la Compagnie des Indes, corrompu et corrupteur, dénonçant ses complices dont certains – Chabot, d’Espagnac – sont inculpés comme lui aux côtés de Danton.

Et cet homme-là, auteur du calendrier révolutionnaire, doit être aux yeux de ce « patriote rigide » qu’est l’incorruptible la preuve que Danton est bien une « idole pourrie ».

Fabre d’Églantine a des « talents et point d’âme ». Il proclame des principes mais n’a point de vertu.

« Il est habile dans l’art de peindre les hommes et beaucoup plus habile à les tromper », dit Robespierre.

Fabre, au Tribunal révolutionnaire, a droit au fauteuil du principal accusé. Danton et les autres sont assis sur des bancs de bois. Danton ne serait donc qu’un conspirateur, médiocre complice de Fabre d’Églantine !

 

La pièce est bien montée, et Legendre, qui avait eu le courage dans les heures qui avaient suivi l’arrestation de Danton de prendre sa défense, est blâmé par les Jacobins. Il se rétracte, et sa voix tremble. Il suffirait d’un regard de Robespierre pour qu’il se retrouve parmi les inculpés, c’est-à-dire les condamnés.

« Si j’ai commis une erreur, dit Legendre, je proteste qu’elle est involontaire… Je m’en rapporte au Tribunal révolutionnaire. »

Mais Legendre sait que les quatorze prévenus – auxquels on ajoutera bientôt le général Westermann – ne peuvent rien espérer du Tribunal.

L’accusateur Fouquier-Tinville, qui fut le protégé de Danton et de Camille Desmoulins, n’ignore pas que les membres des Comités ont préparé un ordre d’arrestation à son nom et à celui du président du Tribunal Herman, afin de se prémunir contre toute faiblesse du Tribunal à l’égard des dantonistes.

Et Fouquier-Tinville a lui-même choisi parmi les soixante jurés les sept qui lui paraissent devoir être impitoyables envers les Indulgents.

 

Ils sont tous à leur place quand, le 13 germinal an II (2 avril 1794), les accusés répondent à l’interrogatoire d’identité.

Camille Desmoulins est grandiloquent.

« Trente-trois ans, âge de Jésus, critique pour les patriotes. »

« Georges Jacques Danton, âgé de trente-quatre ans, natif d’Arcis-sur-Aube, bientôt dans le néant ensuite dans le Panthéon de l’histoire ! M’importe peu ! C’est à pareille époque que j’ai fait instituer le Tribunal révolutionnaire : j’en demande pardon à Dieu et aux hommes. Mais le peuple respectera ma tête, oui ma tête guillotinée. »

Danton est gouailleur, méprisant, combatif, débordant d’énergie. Il veut parler, hurler. Il espère que comme l’avait fait Marat, il saura soulever, par son éloquence, ces citoyens assis dans la salle. Il se fait fort de les arracher à leur passivité, à leur peur. Et il sera comme Marat acquitté et porté en triomphe par les sans-culottes.

Il veut le croire, faire semblant d’y croire, et cependant le doute l’assaille, et il se voit, se sait perdu.

 

Les plus éclairés des citoyens ne s’illusionnent pas.

« L’anarchie la plus dévorante et la mort planent sur toutes les têtes, écrit le libraire Ruault. Patriotes, royalistes, suspects, mécontents, nobles, roturiers, valets, servantes, charbonniers, savetiers, banquiers, députés, tous vont mourir à la même place du même genre de mort et par la même machine qui trancha la tête du malheureux Louis XVI.

« Et c’est parce que Danton et Desmoulins ont voulu arrêter le mouvement de la guillotine qu’ils y passeront eux-mêmes…

« Danton a fait ombrage à Robespierre qui est aujourd’hui le roi de la Révolution, le pontife de l’éternel, l’apôtre de cette doctrine de l’immortalité de l’âme qu’il a fait afficher sur le fronton de tous les temples…

« L’anarchie dévore ses propres enfants, elle tue ses frères, elle mange ses entrailles, elle est enfin le plus terrible et le plus cruel de tous les monstres.

« Ce monstre affreux est aujourd’hui parmi nous dans sa plus grande vigueur. Nul de nous ne peut être sûr de l’éviter, car il frappe à tort et à travers. »

 

Mais Danton ne se soumet pas. Il interrompt l’accusateur Fouquier-Tinville, le président Herman. Il contraint celui-ci à l’interroger tout au long de la journée du 14 germinal.

« Les lâches qui me calomnient oseront-ils m’attaquer en face ? » clame-t-il.

Il se moque.

« C’est moi qui ai fait instituer le Tribunal, ainsi je dois m’y connaître ! » dit-il au président Herman qui veut donner des leçons de procédure.

Et peu à peu, on sent que les citoyens, dans la salle, approuvent les propos de Danton.

« Moi vendu ? Un homme comme moi est impayable ! »

« Danton aristocrate ? Sur mon front est imprimé en caractères ineffaçables le sceau de la liberté, le génie républicain. Toi, Saint-Just, tu répondras à la postérité de la diffamation lancée contre le meilleur ami du peuple, contre son plus ardent défenseur… Mon nom est accolé à toutes les institutions révolutionnaires, levée en masse, armée révolutionnaire, comités révolutionnaires, Comité de salut public, Tribunal révolutionnaire. C’est moi qui me suis donné la mort enfin ! Et je suis un modéré ! »

Il interpelle Cambon.

Ce député de la Convention est chargé des finances, et parle avec la faconde d’un Montpelliérain.

« Nous crois-tu conspirateurs, Cambon ? l’interroge Danton. Voyez, il rit. Il ne le croit pas. »

« Écrivez qu’il a ri », ajoute Danton tourné vers le greffier.

Danton ainsi mène les débats, bousculant Fouquier-Tinville et Herman qui craignent que les jurés eux-mêmes ne soient séduits par lui.

Le tribun rappelle son rôle décisif le 10 août 1792.

« Depuis deux jours le Tribunal me connaît, lance-t-il. Demain j’espère m’endormir dans le sein de la gloire. Jamais je n’ai demandé grâce et on me verra voler à l’échafaud avec la sérénité ordinaire au calme de la conscience… »

Il se tourne vers les citoyens. Il est épuisé mais il a le sentiment qu’il a convaincu ces sans-culottes.

Il a un instant d’euphorie, la garde baissée.

Il accepte la proposition du président d’interrompre les débats, de remettre au 15 germinal la suite de sa défense.

Herman a réussi à retirer la parole à Danton.

Le lendemain, 15 germinal, Danton comprend qu’il est tombé dans un piège. Il se dresse, avec Desmoulins. Il a l’intuition que des mesures ont été prises pour l’empêcher de parler.

« Le peuple un jour connaîtra la vérité de ce que je dis, crie-t-il. Voilà la dictature, le dictateur a déchiré le voile. Il se montre à découvert ! »

 

C’est Saint-Just qui, averti par Fouquier-Tinville et Herman de l’écho des propos de Danton, intervient devant la Convention. Il veut dénoncer, dit-il, une « nouvelle conjuration ».

Il s’agit, devant le Tribunal révolutionnaire, de la « révolte des coupables ». Il accuse Lucile Desmoulins d’avoir touché de l’argent « pour exciter un mouvement, pour assassiner les patriotes et le Tribunal révolutionnaire », afin de sauver son époux Camille.

Mais en insultant le Tribunal, en vociférant, « les coupables résistant aux lois, avouent leurs crimes ».

Saint-Just, avant de donner lecture du décret qu’il va proposer pour protéger le Tribunal révolutionnaire, avertit les conventionnels.

« Dans le péril de la patrie, dans le degré de majesté où vous a placés le peuple, marquez la distance qui vous sépare des coupables. »

La menace affleure. Refuser de voter les trois articles du décret, c’est reconnaître qu’on est proche des coupables, donc leur complice.

Alors les conventionnels approuvent le texte présenté par Saint-Just au nom des Comités de salut public et de sûreté générale.

Article 1 : Le Tribunal révolutionnaire continuera l’instruction relative à la conjuration de Fabre d’Églantine, Danton, Chabot et autres.

Article 2 : Le président du Tribunal emploiera tous les moyens que la loi lui donne pour faire respecter son autorité…

Article 3 : Tout prévenu de conspiration qui résistera ou insultera à la justice nationale sera mis hors des débats sur-le-champ.

Ce décret permet de bâillonner Danton et Desmoulins.

Celui-ci s’effondre.

« Non contents de m’assassiner, ils veulent encore assassiner ma femme », crie-t-il.

Il vient d’apprendre qu’on accuse Lucile de fomenter un complot pour le libérer.

Et il est vrai qu’avec Louise Danton, elle va de l’un à l’autre des patriotes influents pour tenter d’arracher son mari à la « vengeresse du peuple ».

Mais qui se souvient de l’amitié passée ? Il y va de la vie et de la mort.

« Voyez ces lâches assassins, dit Danton, ils nous suivront jusqu’à la mort. »

 

Le 16 germinal, Fouquier-Tinville demande aux jurés s’ils sont suffisamment informés pour rendre leur verdict. Le président Herman ajoute que, les accusés s’étant mal comportés envers le Tribunal, « ils sont mis hors des débats », selon l’application de l’article 3 du décret voté par la Convention.

Danton essaie de protester, mais le public, de nouveau apeuré, se tait. À peine quelques murmures quand Danton s’écrie :

« Que l’on nous conduise à l’échafaud ! Je ne disputerai point davantage ma vie à ceux qui m’assassinent. Infâme Robespierre, l’échafaud te réclame, tu me suis ! Peuple, je mourrai digne de toi ! »

 

Quinze condamnations à mort.

Elles ne seront pas prononcées au Tribunal devant les accusés, mis « hors des débats ».

On craint ces « forcenés ». On leur lit le verdict entre les deux guichets de la Conciergerie.

Camille Desmoulins pleure.

Danton tonitrue :

« Ton jugement, je m’en fous. »

On coupe le col de la chemise des condamnés et leurs cheveux afin de dénuder leurs nuques.

C’est le 16 germinal an II (5 avril 1794).

Il fait beau.

 

« Danton monta le premier dans la première des trois charrettes qui devaient conduire cette bande à la place Louis-XV dite de la Révolution, raconte un témoin.

« Il fut obligé d’attendre que ces trois charrettes fussent chargées pour marcher tous ensemble au supplice.

« Ce chargement dura plus d’une heure parce que Camille Desmoulins se débattit longtemps. Il ne voulait pas se laisser lier les mains, se laisser couper les cheveux.

« Les gendarmes furent, dit-on, obligés de prêter main-forte à l’exécuteur pour vaincre la résistance de Camille.

« Pendant ce temps, Danton riait dans la charrette :

« “Ce qui me dépite, lançait-il au peuple qui bordait les voitures près de la grille de la cour du Palais, c’est de mourir six semaines avant Robespierre.”

« Camille parut enfin dans la charrette. Sa chemise était en lambeaux et lui tout essoufflé, furieux, maudissant Robespierre et le Comité de salut public et l’infâme Tribunal aux ordres de ces monstres.

« Puis Camille pleurait, murmurant le nom de sa femme Lucile et de leur fils, Horace.

« Fabre d’Églantine se plaignait qu’on eût volé chez lui un manuscrit qui allait être pillé, et ses vers étaient si beaux.

« “Des vers, s’exclama Danton, avant huit jours tu en auras fait des milliers.”

« Danton, dont l’énorme tête ronde fixait orgueilleusement la foule, entendit une femme crier “Qu’il est laid”.

« “Ce n’est pas la peine de me le reprocher en ce moment je ne le serai plus pour longtemps”, répondit-il.

« Il avait en effet la figure taillée en tête de lion, comme Robespierre l’a en tête de chat ou de tigre. »

Il répète, plusieurs fois, tout au long de l’interminable trajet, accompli au milieu d’une foule immense mais silencieuse : « “J’entraîne Robespierre ! Robespierre me suit.” »

Il voit le peintre David qui, assis à une terrasse de café, croque le condamné : « Valet ! » crie Danton, à celui qui fut son ami.

Il monte à l’échafaud le dernier, vers cinq heures et demie ou six heures ce 16 germinal an II.

« À mon tour », dit-il, en gravissant vite le « fatal escalier ».

« Ce n’est qu’un coup de sabre », ajoute-t-il, cependant qu’on le lie à la planche.

« Allons Danton pas de faiblesse », bougonne-t-il après avoir murmuré : « Ma bien-aimée, je ne te verrai donc plus… »

Puis forçant la voix, il dit à Samson :

« N’oublie pas surtout, tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine. »

 

Samson s’exécuta.

« La seule tête de Danton fut montrée au peuple. »

Il était donc bien le principal accusé de ce procès et Fabre d’Églantine seulement un paravent placé devant les citoyens pour masquer l’élimination des Indulgents, des tenants d’une autre politique, et faire d’eux des corrompus, des fripons, des conspirateurs, œuvrant pour la famille d’Orléans.

« En voyant la tête sanglante de Danton, le peuple crie : “Vive la République !”

« Les sourcils de cette tête se mouvaient fortement, les yeux étaient vifs et pleins de lumière, tandis que l’exécuteur la promenait autour de l’échafaud.

« Elle paraissait voir et respirer encore, entendre les cris de la multitude, tant le corps qu’elle venait de quitter était robuste et vigoureux. »

Aux armes, citoyens !
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